Il se pourrait bien que sous peu, le rêve américain tel que connu par les uns et les autres ne soit plus. Depuis son élection à la tête de son pays, Donald Trump n’a cessé de multiplier les actions dans le but de rendre difficilement accessibles les États-Unis aux étrangers.

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Le mur avec le Mexique

Il en avait fait la promesse au cours de sa campagne électorale : un mur érigé sur la frontière entre les États-Unis et le Mexique pour une somme de 12 milliards de dollars. Un mur long de 3200 km qui sera difficile à franchir. Le président américain semble très déterminer à empêcher les Mexicains d’entrer facilement sur le territoire des États-Unis comme c’était le cas par le passé. Seulement, entre le rêve et sa matérialisation physique, il y a un grand fossé. D’abord, le financement crève actuellement le plafond des 20 milliards, et sa réalisation est sujette à de vives contestations au sein du Congrès des États-Unis.

Il convient de rappeler que le Mexique exporte une partie importante de ses denrées alimentaires vers les États-Unis, et que certains États américains ont un passé étroit avec le Mexique. L’érection de ce mur est comme une guerre politique et historique ouverte entre les deux nations. Un incident qui en rappellera un autre nommé « le mur de Berlin ». Mais bien décidé, Donald Trump a menacé le Congrès de créer un « shut down » de l’administration s’il n’obtient pas les conditions favorables pour le financement de son projet. Le procureur de l’État de Californie a d’ailleurs déposé une plainte contre le Président fédéral américain.

Le décret anti-immigration de Trump

Une autre décision de Donald Trump qui suscite beaucoup de contestations. Même si celle-ci est sous le couvert de la sécurité nationale, il n’en demeure pas moins que le principe de l’« America first » cher au président Trump y prend un peu trop ses aises. En effet, le décret interdit l’entrée aux États-Unis aux ressortissants de sept pays. Il s’agit de la Corée du Nord, de l’Iran, de la Libye, de la Somalie, de la Syrie, du Tchad et du Yémen. « Protéger la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux États-Unis », ainsi a été intitulé ce projet.

Plusieurs mesures sont imbriquées dans ce décret. Autant dire qu’elle complique le processus administratif pour se rendre aux États-Unis pour toute personne dont le pays d’origine sera sur cette liste. On y parle de suspension de Visa et de tête-à-tête obligatoire avec un consul avant un renouvellement quelconque. C’est donc en marge de ce décret que le refuge a été interdit à 18 000 réfugiés syriens sur le sol américain.

Qu’adviendra-t-il du rêve américain ?

Le paradoxe de tout ceci, c’est qu’en vertu de la loi sur l’immigration et la nationalité datant de 1965 et en vigueur aux États-Unis, la discrimination d’un immigré sur le prétexte de son appartenance à un pays ou à une religion est strictement prohibée. Pour se défendre, Donald Trump a évoqué une autre loi datant de 1952 et qui donne le pouvoir au président d’interdire l’accès au territoire américain à certaines catégories d’étrangers, dont les motivations peuvent être suspectes.

Personne ne doit être « discriminé dans la délivrance d’un visa d’immigrant en raison de la race, du sexe, de la nationalité, du lieu de naissance ou du lieu de résidence ». Cette disposition est, en effet, contenue dans un autre projet de loi qui réduit les pouvoirs du président de la République concernant ses prérogatives dans la loi de 1952. Une disposition que Donald semble tout simplement ne pas prendre en compte.

Selon la philosophie politique du président américain, le pays est trop ouvert aux étrangers et surtout aux Mexicains qui, selon lui, ne participent pas vraiment à l’augmentation du PIB. Pour ce qui concerne les étrangers en provenance des autres pays, c’est la sécurité que Donald Trump brandit comme raison pour justifier ce décret. Le rêve américain serait-il en train de devenir un affreux cauchemar pour les étrangers ?

Les États-Unis font partie des pays reconnus pour offrir des opportunités de réussite à tout individu, quelle que soit sa provenance. Mais, à en croire l’« America first » prôné par Trump, il en sera certainement et continuellement ainsi, mais d’abord pour les Américains. Mais les choses ne seront pas aussi aisées pour lui, car le décret anti-immigration, quand bien même validé, est toujours sujet à contestation devant la justice américaine.